Existe t’il des mots assez puissants pour décrire l’incroyable aventure humaine que je viens de vivre? J’en doute sincèrement. Pourtant ces trois semaines resteront à jamais gravées dans mon cœur.

Après 4h de van et 4h de tuk-tuk, j’ai rejoins les Psychomothaï au Safe Heaven Learning Center, à 30 minutes de marche de Ban Tha Song Yang, le village le plus proche. Nous somme ici perdus en pleine jungle, à 6km de la frontière avec le Myanmar (la Birmanie pour les anciens). Dans ce centre sont accueillis des réfugiés du peuple Karen. Pour la petite histoire, c’est une minorité ethnique qui vit dans les montagnes birmanes, que les autorités cherchent à mettre dehors comme d’autres ethnies dans le pays. Il existe un accord avec la Thaïlande plus ou moins clair de ce que l’on en a compris qui stipule que les Karens peuvent vivre à la frontière Myanmar/Thaïlande, sans pour autant avoir le droit d’avoir des papiers. En très raccourci, ils sont tolérés sur le sol. Du fait que les enfants n’aient pas de papiers, ils ne peuvent pas aller à l’école en Thaïlande. La mission initiale des psychomo thaï était d’évaluer les problématiques psychomotrices, d’aider à soutenir le développement psychomoteur des enfants, de traiter des problématiques affectives liées au déracinement, d’apporter du matériel scolaire et psychomoteur, et promouvoir notre beau métier.

Quelques semaines avant leur arrivée au centre, il y a eu de grosses pluies qui ont dévasté une partie du camp, et ont obligé la plupart des enfants à partir pour revenir quand le nouveau dortoir sera construit (normalement d’ici avril). Résultat des comptes il n’y a plus beaucoup d’enfants réfugiés et des infrastructures à reconstruire.

Avec l’argent qu’ils avaient récolté, les psychomothaï ont pu financer une grosse partie du nouveau dortoir. C’est ainsi qu’entre un cours d’anglais et une séance de psychomotricité on était réquisitionnés pour transporter des parpaings (en tongs, sous 40 degrés, dans une descente digne d’une piste de ski).

Semaine après semaine, les travaux ont avancé, les filles ont bien progressé en anglais, et les séances de psychomotricité se sont doucement mises en place.

Le confort au camp était simple, pour ne pas dire sommaire: le sol en guise de matelas, scorpions et serpents qui s’invitaient dans notre cabane, deux bassines d’eau froide pour se doucher, éclairage à la frontale pour traverser le camp, trou dans le plancher qui m’aura valu une chute mémorable, les chèvres qui rentrent en salle de classe…  Pourtant, la vie y était plus douce qu’ailleurs et c’était tout ce dont nous avions besoin pour travailler et être heureux. Les sourires des enfants étaient nombreux ont rempli nos journées de motivation.

Ces personnes qui ne possèdent pas grand chose mais ont tout à donner, un partage immense, de la bienveillance, voici ce que je garderais précieusement dans ma mémoire de cette aventure hors du commun. Je me suis sentie chez moi là bas.

Manon, Morgane, Thomas, Manon, Héloïse, mes chers Psychomothaï, survivors en terre Karen, partenaires de travail, de fou rires et de situations galères, je vous adresse encore une fois un immense merci pour m’avoir accueillis à bras ouvert dans votre projet, c’était 3 semaines hors du temps et qui sont passées à la vitesse de la lumière à vos côtés. ❤️

Merci à Gloria et Christopher de m’avoir accueillie chez eux,

Merci à Nawmumu, Namudah, Kylai, Namoumou, Nunupaw, Kokuapo, Nunubee, Leelee, Loulou, Dadapo, Papla & tous les enfants qui me manquent déjà énormément et que j’espère sincèrement retrouver pour Noël.⭐️

Je mesure la chance que j’ai de pouvoir voyager comme cela, et de faire des rencontres aussi enrichissantes, mais cela dépasse toutes mes attentes.

Ce soir je « dors » sur les banquettes de l’aéroport de BKK en attendant mon vol direction le Cambodge demain matin à l’aube. Et avec de merveilleux souvenirs en tête ! ????????

Le site de psychomothaï : https://psychomothai.jimdo.com

PS: Po en Karen ça veut dire fleur. J’étais ravie de me faire appeler Popo pendant tout ce temps

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