Vous raconter le mois passé à Ban Tha Song Yang en Thailande du Nord semble au premier abord compliqué. Tellement de pensées, de souvenirs me viennent à l’esprit que je ne sais par où commencer.
Du lundi au vendredi nous étions au Safe Haven Learning Center pour enseigner l’anglais de 9h à 15H aux enfants de l’école des migrants, tandis que la majorité des autres enfants de l’orphelinat pouvaient se rendre à l’école Thaïlandaise du village.

Le soir en rentrant à l’orphelinat de Safe Haven nous organisions des activités ludiques et pédagogiques pour les enfants où nous aidions à donner à manger aux plus petits et à les laver. Les journées étaient bien remplies.

Les enfants de l’orphelinat sont 40 du plus petit Sunday (parce qu’il est arrivé un dimanche) âgé de 3 mois au plus grand actuellement en étude à l’Université de Chiang Mai.
A l’orphelinat comme à l’école des migrants, ils sont Karen. Soit Karen des montagnes Thaïlandaises soit Karen de Birmanie. Ils parlent Karen et pratiquent la religion 7 Days Adventice avec le Sabbat tous les samedis matins.

Tasanee dirige l’orphelinat et Gloria dirige l’école des migrants. Les deux établissements sont séparés par une route faisant 3 km.

Nous nous devons d’appeler l’école des migrants « Learning Center » car le gouvernement thaïlandais bien qu’il ne s’oppose pas à ces mouvements ne souhaite pas que le terme « école » soit employé pour en parler. Ces classes de migrants restent des endroits très pauvres où les enfants qui y étudient bénéficient, bien souvent, de peu de choses. Pour tout vous dire, le Learning Center où nous aidions était complètement caché par la jungle et ses arbres. Presque impossible en passant sur la route de penser qu’une école pouvait s’y être installée.

Les relations entre les enfants de l’orphelinat et du Learning Center et nous les volontaires se sont bien déroulées. Les enfants demandent beaucoup d’attention, ils sont heureux que nous puissions prendre le temps de faire des activités avec eux. Les sourire et les rires ne trompent pas.

L’accueil dans les deux endroits fut des plus chaleureux : on entre dans une grande famille ouverte d’esprit, accueillante, joviale et surtout souriante. Ce n’était pas simplement un orphelinat tenu par Tasanee ou une école tenue par Gloria, dans les deux endroits, si différents soient ils l’un de l’autre, nous y retrouvions cette chaleur humaine et ce travail que font les STAFF pour aider les enfants et leur assurer un futur, un avenir.
Les Karen ont une culture bien à eux tout comme leur langue. Ce fut très intéressant de parler avec eux de leurs ressentis face au nettoyage ethnique réalisé en Birmanie, face aux neuf camps de réfugiés situés en Thaïlande, face aux dernières nouvelles avec le « ping-pong humain » sur les Rohyngas. A chaque discussion avec Gloria, Tasanee, Nickhome ou Chom j’apprenais sur leur passé, sur leurs peurs, leurs besoins, leurs envies et leurs rêves. Je n’ai pas les mots pour expliquer à quel point j’ai appris.

Les semaines sont passées relativement rapidement, le départ approchant les au revoir sont toujours très douloureux. Il a fallu dire au revoir mais sans dire adieu parce qu’une chose est certaine, je reviendrai.

Flore

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