Ilona, jeune femme de 21 ans, a décidé d’effectuer une missions humanitaire de 3 mois dans le centre d’apprentissage Ban Pak Audomsung afin de donner des cours d’anglais aux enfants Karens vivant en Thaïlande. Dans ce témoignage, Ilona nous raconte comment s’est dérouler sa première semaine à leurs côté.

» Petit premier bilan de ces quelques premiers jours au centre…

Je suis arrivée jeudi après midi après que Gloria et Christopher m’aient récupéré à Ban Tha Song Yang après un long périple (bangkok, mae sot, puis 3h30 de bus pour arriver au village avec des paysages magnifiques et un allemand m’ayant fait conversation)

J’ai été très ému de les rencontrer, nous sommes directement allés chercher les enfants à l’école pour que je puisse les voir une première fois. Le contact a été simple mais nous avions besoin de tous nous apprivoiser…je leur ai donné les quelques objets que j’avais pour eux, et des gâteaux, on se croyait à Noël

La première nuit à été compliqué je ne vous le cache pas, entre orage et manque de confort bien qu’ils m’aient fait entièrement mon lit, apporté à manger dans la chambre. Je suis tombée dans le choc « culturel ».
Je me suis donc levée tard le lendemain, avec un petit déjeuner salé auquel je n’ai pas l’habitude, toujours dans la bonne humeur.

Nous avons ensuite fait la lessive, à la main avec gloria, qui m’a expliqué sa méthode.

Ensuite j’ai pris ma première « douche », assez atypique il est vrai que je n’ai pas l’habitude de me laver au sceau d’eau, sans eau chaude mais on s’y fait vite.

Après une première sieste de deux heures, j’ai fait mon premier jeu avec les enfants. Il faut faire preuve d’imagination car oui ils n’ont pas grand chose. Ni ballon, ni jeux, j’ai donc décidé d’opter pour la rue de la gare, un épervier et un jeu totalement inventé. Pour finir avec « hakunamatata » avant de participer à la prière du soir, accompagnée de chants, magnifique.

Je commence donc à m’acclimater petit à petit, dans ce nouveau mode de vie, où j’ai bien l’impression que les enfants vont m’apporter tellement plus que ce que je pourrais moi même leur apporter. Des valeurs de solidarité, simplicité, indépendance et beaucoup d’amour…ils font preuve d’intérêt pour tout et sont émerveillés par ce que nous trouvons banal.

Après une semaine passée dans le centre Ban Pak Audomsung :

« Une première semaine « riche » en émotions. Je ne sais même pas par où commencer je pense qu’avant tout il s’agit d’une expérience personnelle, unique, bien qu’elle soit encore meilleure en la partageant.

Je m’intègre petit à petit, en montrant bien évidemment que le positif, malgré quelques coups durs, qui ne sont pas forcément due uniquement à un manque du pays ou de la famille/ami(e)s, bien que celui-ci soit bien évidemment présent.
Mais surtout à une volonté de faire plus, de culpabiliser de posséder d’avantage de voyager, de pouvoir ouvrir un robinet sans me soucier si j’aurai assez d’eau pour boire, me doucher, ne jamais manquer de nourriture, me vêtir, posséder des produits d’hygiène comme le dentifrice, savon que nous avons en stocks x15 suite à nos achats chez DM….

Je savais que j’étais chanceuse d’avoir cette vie, mais je ne pensais pas à une échelle aussi grande, pour la petite anecdote boire un demi coca, manger des pâtes, et pouvoir chanter avec eux la prière projeter en anglais ont illuminé ma journée, pendant que Gloria passait 15h dans ses parcelles.

Les enfants sont heureux. J’ai pu observer qu’ils étaient libres, c’est la première chose qui m’a interpellé, cette grande liberté. Ils dorment quand ils sont fatigués et non pas parce que papa et maman les y obligent, ils mangent quand ils ont faim, ils se satisfont de ce qu’ils ont, sans envier ceux qui en ont plus. Notre vie est rythmée par des horaires, des choses qu’on s’oblige à faire continuellement, mécaniquement provoquant un stress énorme au quotidien. Ils jouent constamment et se satisfont de très peu (une vidéo, un chant, un jeu, un ballon, une glace)

Ils sont incroyablement généreux, ils ont peu, mais ils partagent sans vouloir forcément en posséder plus que l’autre, et se privent notamment pour me donner à moi, à vouloir que je sois bien, me donnent des glaces quand ils reviennent du village, décoration en concombre sur mes plats.

Ils sont également très autonomes, dès très jeunes, pour une autre anecdote, je faisais mon linge dans ma bassine, j’ai vu cette petite de 5 ans NUNUPO, se laver seule comme une grande, mon instinct maternelle européen à directement pris le dessus, j’ai voulu le faire à sa place, lui laver les cheveux, le corps, lui brosser les dents, elle a rapidement repris le dessus « teacher I do it », elle s’est lavée seule, séchée seule comme une grande avec son sceau et son savon (bon je lui ai lavé les cheveux c’était plus fort que moi…..)

Leur enseigner ces deux heures d’anglais sont un véritable plaisir, je les remercie car ils ne le savent pas mais grâce a eux j’ai trouvé une véritable vocation! Nous faisons sous forme de jeux, compréhension orale, de la grammaire, revoyons les bases, découvrons le monde…ma classe s’est agrandie petit à petit j’ai donc les petits et les grands. C’est assez animé, puis nous finissons en chanson.

Chaque soir, j’ai le droit à un tournoi de foot, où je ne suis pas très douée il faut l’avouer, mais malgré tout cela se passe dans les rires, et la bonne humeur. Et j’ai marqué mon premier but en 21 ans et demi d’existence!

BREF, un post est très court, il faut le vivre pour y croire, je me rends compte que je n’ai même pas parlé des conditions de vie, mais après tout on s’adapte à tout, je ne me suis pas vu depuis 7 jours dans un miroir sauf dans le rétroviseur du scooter pour aller chercher des glaces aux enfants en ville, et sincèrement, je m’en fous! »

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