Après un très long voyage en avion et 3 heures de bus, je suis finalement arrivé au Learning Centre de Ban Tha Song Yang. J’y ai rencontré 3 autres volontaires qui comme moi étaient venus enseigner l’anglais aux enfants du centre.

Ils m’ont expliqué ce qu’ils savaient des enfants. Outre les enfants et petits-enfants de Gloria, la responsable du centre une vingtaine d’enfants y vivent, certains ont perdu leurs parents, d’autres y sont seulement déposés provisoirement car leur famille n’a pas les moyens de les élever. Ces enfants ne disposent pas de la nationalité thaïlandaise et ils ne peuvent donc pas suivre les cours de l’école thaïlandaise.

Je me suis installé dans la cabane/hutte des volontaires sur pilotis comme toutes les maisons dans la région afin de se prévenir des inondations. J’ai déplié ma moustiquaire sur mon matelas, indispensable cette région infestée. Pendant la journée, il est inévitable de se faire piquer même en s’appliquant de l’anti-moustique plusieurs fois par jour. Certains moustiques peuvent être porteurs de la malaria (palu) et il est donc recommandé de prendre les médicaments nécessaires.

La journée commence par un petit déjeuner dans la maison de la sœur (fille?) de Gloria. Nous mangeons du riz (inévitable) accompagné de courge en morceaux et de choux. Ensuite, à 9 heures nous traversons le campement pour rejoindre un bâtiment où nous donnons classe au groupe le plus âgé. Les 3 élèves (5 à la fin) suivent le cours mais éprouvent des difficultés à participer à l’oral et à comprendre les structures en anglais car elles n’ont pas obligatoirement d’équivalent dans leur langue. Après une heure de cours nous nous rendons dans l’Eglise (la « church ») pour donner classe au groupe le plus jeune (entre 6 et 12 ans environ). La plupart des élèves ont d’énormes difficultés à rester concentré et à comprendre les notions les plus basiques. Après un mois de cours et des tentatives de pédagogie très diverses ils ne maitrisent toujours pas les couleurs. Les enfants ont tendance à répondre au hasard.

Après cela nous rejoignons notre habitation.

Vers 13 h nous descendons pour prendre le déjeuner dans la maison de la fille (la sœur?) de Gloria : du riz, de la courge en morceaux et du choux.

L’après-midi les volontaires organisent des activités (foot, bracelets en perle, jeux de société,…) et les enfants viennent souvent jouer dans la chambre des volontaires, ce qui est l’occasion de leur apprendre parfois des choses aussi simples que réaliser un puzzle.

Nous profitons aussi de l’après-midi pour nous doucher à la rivière qui traverse le campement.

Le soir, les enfants se regroupent dans l’Eglise pour chanter puis vient l’heure de manger le repas du soir. Nous nous installons donc par terre pour manger du riz avec de la courge en morceaux, souvent accompagnés de nouilles et d’omelettes.

Parfois ce rituel quotidien était perturbé par la venue de groupes de volontaires thaïlandais qui venaient apporter des sacs de nourriture et toutes sortes d’objets du quotidien.

Après le départ des 3 autres volontaires français un groupe de coréens-californiens est venu au centre pour enseigner la grâce de Dieu aux enfants: chanter des chansons en sa gloire, colorier des scènes bibliques et réaliser des colliers et bracelets avec des petites croix en bois.

La religion est très importante pour les habitants du centre (les karens se battent depuis plus de 70 ans pour obtenir leur indépendance et ainsi affirmer leur identité basée sur la tradition chrétienne). Elle constitue pour eux une échappatoire face à une vie souvent compliquée.

Le manque de confort et d’hygiène ne s’est personnellement fait sentir qu’au bout de deux semaines environ mais il est grandement compensé par la satisfaction de savoir sa présence utile.

J’ai tout de même trouvé dommage de ne pas pouvoir manger avec la famille le soir surtout après le départ des autres volontaires et de ne pas vraiment être informé de certains points de la vie du centre. J’ai été malade pendant une bonne partie de mon séjour et ai donc passé plus de temps à dormir que je ne le souhaitais.

Pour finir, je garde un bon souvenir de mon passage dans cette région et des enfants du centre. Le fait de ne pas parler la même langue rend la communication très difficile et certains cours peuvent être frustrants car les enfants ne comprennent pas forcement. En juillet, il pleut énormément et cela constitue aussi une contrainte notamment pour les activités.

Loïs Balandreaud

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