Et bien mes trois mois au paradis se terminent… J’aurais bien profité de la vie au Nicaragua, ainsi que des beautés que propose l’ile d’Ometepe.
Les expériences dans la vie de famille sont aussi nombreuses, avec entre autre le brossage des dents qui se fait au lavoir, en utilisant un sceau d’eau et un bol pour se rincer, et le bidon à côté des toilettes, pour faire la chasse d’eau pendant la nuit (l’eau se coupe vers 19h). Les coupures d’électricité sont fréquentes, et entrainent souvent la coupure de l’eau, donc c’est très probable de se retrouver dans la salle de bain, dans le noir, et sans eau à n’importe quel moment de la journée !!
La saison des pluies porte bien son nom, et parfois le déluge continu plusieurs jours de suite !! Et avec leurs routes en terre, c’est sympa la gadoue !!! Et puis chaque averse apporte une coupure de courant…
Les cours d’anglais et de français avec les enfants ont eu beaucoup de succès, surtout au début, avec presque 40 enfants présents. Du coup en traversant le village, on pouvait entendre des petites voix qui crient « Aliciaaa!! Aliciaaaaa !! » pour dire bonjour.
Avec le temps, la quantité d’enfant a un peu diminué, et ils étaient une vingtaine à venir régulièrement, mais ça ne veut pas dire que c’est plus simple : comme ils se sentent plus en confiance, ils crient et veulent jouer comme dans la cour de récréation !! En allant passer une matinée à l’école du village, je me rends compte que c’est en fait parfaitement normal… Et je leur ai appris à dire blond, roux, yeux verts/bleus, mais ils ne comprennent pas pourquoi. Ici, ça ne sert à rien de savoir ça !!!
Avec les jeunes/adultes aussi ça a évolué avec le temps : ils étaient entre quinze et vingt-cinq personnes à venir… Ça fluctue un peu plus, en fonction de leur travail !! Ils sont en général très intéressés par la vie européenne, et posent plein de question sur nos façons de vivre.
Je n’avais pas eu la blague de la douche dans le noir depuis un moment, mais un soir j’ai eu mieux !! A l’heure d’aller donner le cours du soir, il y a eu une averse, qui a provoqué une coupure d’électricité (évidemment) !!! Donc on a fait un cours dans le noir, de conversation seulement en anglais. On se posait des questions basiques (tu t’appelles comment, tu as quel âge, tu aimes l’ile etc.), et ils m’ont demandé si j’avais des frères et sœurs. Donc j’ai répondu, et ils ont dit que trois enfants ce n’était pas beaucoup !! Du coup je leur ai posé la question en retour : le premier a 8 frères et sœurs, le deuxième en a 6, et le père du dernier a dix-sept enfants avec deux femmes différentes !!! DIX-SEPT !! Donc okay, trois ce n’est pas beaucoup !! J’ai quand même essayé de défendre le fait que trois enfants c’est une famille nombreuse en Europe, mais ça les faisait juste rire… !
Avec l’arrivée de Clément au village, on a essayé de développer un peu plus le projet de tourisme solidaire. Cependant, la philosophie latinos du « mañana, mañana » ne nous a pas facilité la tâche !! Les cinq femmes ayant monté des chambres d’hôtes communautaires ont du mal à comprendre notre but ici, au-delà de donner des cours de langue… On a essayé de recadrer le service qu’elles proposent, d’aider à l’organisation des activités qui tournent autour du tourisme dans le village pour créer des partenariats, et de développer leurs plans à long terme. Avec l’arrivée ensuite de Charline, le dynamisme des réunions de notre part était à son comble, mais les femmes sont relativement passives, donc à voir si nos actions et conseils auront des répercussions réelles sur leur organisation.
Ce fut pour moi un projet très intéressant, et très enrichissant tant en partage humain, que culturel, et professionnel.
A voir la suite…