5 Février, bientôt un mois de présence à THIES. Il fait chaud, très chaud, « anormalement chaud pour la saison » me dit on…En tout cas pour un breton, il est clair que les 38° à 40° de l’après midi ne sont pas une habitude. Cela tourne même à l’épreuve. Mon Kho Lanta à moi. Me voilà donc, non pas bronzé…mais cramé. C’est certain, les écrevisses devaient trop me manquer.
Ma première semaine a été essentiellement consacrée à comprendre le fonctionnement de La Palabre, les projets tels que je vous les ai présentés dans mon premier message, les objectifs et intentions de cette belle association. La première chose qui m’a frappé c’est la capacité de dispersion de tous, les idées foisonnent et leur surabondance freine le propre développement de chacune. Il s’agissait donc pour moi de formaliser dans un document de synthèse une présentation claire des axes stratégiques, des objectifs et de travailler à leur planification. De sensibiliser Khady et les adhérents aux impératifs auxquels il faut s’astreindre pour avancer.
Je suis intervenu quelques soirs avec les jeunes qui encadrent l’école du soir en m’occupant des 6ème et 5 ème. Cette école fonctionne, elle pourrait être encore plus pertinente. Mais sur cette base, nous avons, avec Ibou (le coordinateur) et Saliou (le responsable des animateurs), travaillé sur la planification d’une démarche de progrès. Nous y œuvrons au quotidien depuis et une nouvelle réunion de travail est prévue dans 15 jours pour faire un premier point de situation. Le plus simple étant traité, il fallait s’attaquer au plus gros dossier : Le CMDD

Saliou, responsable des animateurs de « l’école du soir » devant les CI et CE
Mais, sans nul doute, la priorité absolue de La Palabre consiste à rendre opérationnel son centre d’accueil et d’hébergement, de formation et d’insertion économique et sociale de femmes victimes de violences. Il pourra, à termes, accueillir une trentaine de femmes. Ce centre est également destiné à devenir la plaque tournante de l’association. Sa construction a démarré en 2009, il est construit, quasiment fonctionnel, mais le dossier n’avance plus. Sans lui, l’avenir de l’association devient fragile. Il s’agissait donc pour nous d’œuvrer à la relance du projet. De mobiliser toutes les énergies sur ce thème.
Sans finance, il paraissait bien difficile d’apporter une quelconque perspective aux membres de l’association. C’est la raison pour laquelle, grâce à Sabine POMPEY de AIME, que je remercie sincèrement pour l’aide qu’elle m’a apporté, nous avons pu lancer une campagne de Crowdfunding. Chaque versement nouveau, est vécu avec beaucoup de joie par les membres de La Palabre…Car avec peu, on peut faire tant ici.
Mais bien que sans argent, nous avions au moins des bras, et c’est donc quotidiennement que nous allons travailler sur le terrain du centre pour en embellir les extérieurs (et il y avait du taf !), laver les pièces, salles, couloirs et douches… gratter les reliquats de béton laissés indélicatement par le maçon peu scrupuleux…, clôturer le terrain…Il y a tant à faire ! Mais grâce à quelques belles opportunités que nous avons su saisir, les résultats sont probants, le moral remonte, chaque jour est une sorte de succès que nous aimons partager et qui nous porte pour continuer.

Avant

Au 5 Février

Sans argent, nous avons des bras…Mais nous avons également un cerveau ! Depuis la deuxième semaine de ma présence, nous avons activé des ONG et associations locales. L’idée : Nous avons du terrain et de l’eau…Nous recherchons des compétences et des sources de financement pour aller vers l’autosuffisance économique. C’est ainsi que devrait se signer cette semaine 2 partenariats qui devraient permettre très vite de transformer encore le centre…Mais de cela, je vous en réserve l’information pour un peu plus tard. Quand les protocoles seront signés.

De son côté, Khady qui a rejoint Dakar pour travailler avec son ONG, ne chôme pas non plus. Elle multiplie les rencontres. Là encore, les choses semblent avancer positivement. Nous envisageons un rapprochement avec le RADI, ONG locale qui connait bien le public visé, sait l’encadrer…Le RADI voit en notre centre une réelle opportunité pour certaines des femmes qu’ils prennent en charge avec des financements associés.

A l’intérieur du centre, nous avons démarré les travaux pour l’installation de la cuisine transitoire. Ils devraient se terminer dans la semaine…Mais à la mode sénégalaise….Notre préoccupation du moment est l’équipement de base pour une salle de formation et une à deux chambres. Nous y travaillons et là encore Khady a peut être trouvé une piste auprès d’un ONG à Dakar…Mais de cela je vous parlerai également plus tard.

Les travaux de la cuisine transitoire sont en cours depuis le début de la semaine

Pour terminer cet article, je souhaiterais vous faire partager ce vent positif et constructif qui est revenu auprès de tous à La Palabre. Une nouvelle énergie qui nous transporte avec envie et bonne humeur en constatant nos progrès quotidiens.
Cet éclat soudain porte un autre nom : L’espoir.
L’espoir d’y arriver grâce à toutes les bonnes volontés. Et si vous lisez cet article, c’est que vous en faites partie. Merci donc à vous et à plus tard pour la suite de nos aventures sénégalaises.

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