LE 13 AOUT A HANOI,

Après déjà un mois de présence ici au Vietnam, voici venu pour nous le temps de partager notre expérience avec vous. De cette mission qui nous a fait passé par de nombreuses émotions, nous garderons tout de même un souvenir spécial, ne serait-ce que pour les cours d’anglais que nous avons donné aux enfants du village, très heureux de faire notre connaissance (et réciproquement d’ailleurs).

Revenons donc quatre semaines en arrière, un jeudi matin vers six heures, lorsque Annabelle, Anissa et moi nous retrouvons donc pour la première fois avant de partir au village. Nous sommes tout trois étudiants à l’école de commerce de Reims, Annabelle dans un programme différent du notre. Présents avec Anissa ici pour donner une dimension humanitaire à notre stage de fin de première année, profitant de l’opportunité ainsi offerte par A.I.M.E., nous avons été rejoints par Annabelle, qui étudie elle en Chine depuis maintenant un an.

Malgré l’heure matinale, notre enthousiasme suffit à effacer les effets d’une nuit écourtée, lors de deux heures et demi de route qui nous mèneront dans le village de Long Hoa, au cœur du delta du Mekong, entre palmiers,  bananiers, et circulation un brin désordonnée pour les Européens que nous sommes (le nombre de scooters  qui circulent ici impressionneront toute personne qui posera les pieds au Vietnam pour la première fois).

Nous arrivons enfin au village où nous sommes accueillis à l’école primaire par le directeur, le vice-président du Comité du Peuple local et un groupe de charmants élèves qui nous souhaitent la bienvenue en chanson. Après leur avoir offert des fournitures scolaires, nous nous rendons dans la maison d’hôtes qui sera notre logement pour les jours où nous serons présents au village. Le confort est rustique, mais qu’importe, l’important est ailleurs, nous ne passerons d’ailleurs pas plus de trois nuits par semaine ici.

Nous avons en revanche l’occasion de nous rendre compte assez tôt que nous ne pourrons pas vraiment agir tel que nous l’avions plannifié, que ce soit pour notre mission principale de micro-crédit ou pour nos missions annexes tels que les cours d’anglais que nous devons donner où on nous demande de ne pas adopter de discours trop politique. Par ailleurs, ces derniers sont limités à quatre matinées étalées sur quatre semaines, malgré notre souhait d’avoir un contact plus conséquent avec les enfants, notamment ceux de l’école primaire que nous ne reverrons finalement pas.

Tant pis, nous sommes aussi venus ici pour nous adapter à un autre mode de fonctionnement, et le premier cours avec les enfants nous fera par ailleurs oublier ces inconvénients. Malgré un niveau d’anglais qui nécessite l’aide de nos traducteurs – en même temps étions nous en droit de nous attendre à un niveau trop élevé pour des collégiens – nous passons une matinée très divertissante, apprenant surtout aux enfants des mots de vocabulaire grâce à des jeux auxquels ceux-ci sont très contents de participer. Les perdants nous gratifient d’ailleurs d’une chanson à laquelle les gagnants assistent tous sourires.

Après ces deux journées passées au village il est temps de rentrer sur Hô Chi Minh Ville, ou plutôt Saigon comme les locaux préfèrent l’appeler. Après deux jours où nous avons notamment pu déguster de la pieuvre et de la poitrine de truie ainsi que des sortes de gombos cuites au barbecue dans un restaurant traditionnel grâce au cousin d’un ami d’Annabelle, nous repartirons au village afin de débuter pour de bon notre mission, avec des rencontres prévues avec l’Union des Femmes du village mais aussi avec les premières famille.

La mission débutait bien, et nous étions tous contents d’être là.