À Avedome, le 21 juillet 2012,

Bonjour à tous,
Nous continuons notre périple au village d’Avedome où les djumbés continuent de rythmer nos journées…
Après une semaine de cours intensive, nous commençons peu à peu à prendre nos marques autant avec les élèves qu’au sein de la vie du village.
Nos matinées sont consacrées aux cours. Margaux, à la fois maitresse des CP2 et professeur de mathématiques et français aux 6e, n’en n’est pas au bout de ses peines ! Adrien, maitre de CE1 et professeur d’anglais en 3e, tente tant bien que mal d’inculquer les bases de la langue à ses jeunes élèves qui, indéniablement, ont de grandes lacunes. Après avoir constaté le retard sur le plan scolaire des élèves du village, le responsable du groupe de l’association locale NVM Jeff, a jugé bon d’assigner Pol à la classe de CE2. Malgré les difficultés, mais poussé par la soif d’apprendre des enfants, ce dernier assura les cours de géographie, histoire, mathématiques et français. En parallèle, Alexandre s’est appliqué avec Esso, une volontaire togolaise de NVM, à enseigner la géographie et le français aux élèves de CM2 ainsi que les mathématiques aux 5e. Martin, tout juste arrivé il y a deux jours sur le village, a été assigné aux CP2 et réalisa que ses élèves connaissaient ainsi de grandes difficultés à lire et à écrire. Introduit par Boris, volontaire togolais de NVM également, il prit rapidement en main sa classe. Le problème reste que la classe possède un niveau hétérogène, ce qui rend le cours complexe à assurer.

Il est important de préciser que, par manque de moyen, il y a plusieurs cours par classe. Les conditions sont précaires : toit délabré, banc en bois, moins de places que d’élèves …De plus de nombreux enfants ont des obligations de « travail » ce qui fait qui ne seront là que deux ou trois jours par semaines.
Nos lecteurs auront compris que la difficulté majeure encourue par les volontaires reste le niveau général des jeunes élèves, bien inférieur à la « moyenne ». Plus précisément, nous constatons de jours en jours que la communication à travers la langue est la chose la plus problématique, et qu’il nous fadra donc faire preuve d’innovation en ce qui concerne le français. Mise à part ça, il est évident que la motivation et l’envie d’apprendre exprimées par nos élèves rendent la tache pédagogique bien plus facile à entreprendre. En fait, nous éprouvons tous une détermination immense ainsi qu’une profonde conviction qu’un réel potentiel réside dans chacun de ces jeunes. Il faudra donc se battre afin qu’ils puissent un jour envisager une quelconque perspective d’avenir.

Nous avons aussi effectués, hier, une journée de sensibilisation sur le VIH/SIDA. Celle-ci se déroula à merveille. Nous nous étions séparés en trois groupes afin du faire du porte à porte à travers le village. Les villageois furent à l’écoute. Un des groupes à même réussi à réunir plus de 30 personnes autour du puit du village ! On se rend compte que les jeunes garçons ainsi que les femmes récemment enceintes sont plutôt bien éduqués. Il reste, malheureusement, tout de même beaucoup de villageois imaginant que le sida puisse se transmettre par envoutement ou sorcellerie… Le préservatif est ainsi apprécié par les femmes pour ne pas tomber enceinte mais est décrié par la population adulte qui y voit « un objet de prostitution », comprendre : un incitatif envers les jeunes à coucher un peu partout.

Mis à part ca, l’ambiance dans notre petit village est très sympa. Les corvées sont difficiles (eau, ménage, vaisselle et cuisine) et les horaires exigeants : réveil 6h pour la corvée eau et cuisine, 6h 30 pour les autres. Quelques différences de cultures ont ainsi crées de petits accrochages. Rien de grave, Ameyibos et Yovos font tout les efforts pour respecter le plus possible l’autre, avec une même volonté : réussir à crée un projet long terme entre le village et l’association NVM et AIME.

Nous discuterons d’ailleurs dans les tout prochains jours de la rénovation de l’école et de ce qu’il nous ait possible de faire avec l’argent récolté sur Ulule, ajouté aux propres fonds de AIME. L’idée n’est pas de construire le plus possible car nous souhaitons avoir des matériaux résistants, à bon prix. Et au Togo, tout ce négocie !

AGPEKAKALO à tous !

En direct du cybercafé de LOME,

Margaux Arnal