Retraitée, libre comme l’air et voulant connaître ce qu’endure le peuple de ma belle fille Myat Noe, j’ai eu l’idée d’aller travailler pour une ONG au Myanmar.
On me l’a déconseillé fortement. J’ai été mise en relation avec AIME qui elle même m’a proposé de faire du volontariat pour l’ONG FED (Foundation for Education and Development), dont le fondateur est Monsieur Htoo Chit, un activiste birman résidant en Thaïlande, depuis 1998.
J’ai vécu avec eux à Khao Lak et j’étais professeur d’anglais dans leur école et les ai aidés dans leur vie quotidienne. On a monté un projet : Propreté et recyclage des déchets dans le camp.
Mon plus grand défi a été de m’adapter au plus vite afin de faire partie intégrante de leur communauté. Il a fallu me mettre en posture d ‘apprentissage, déconstruire mes stéréotypes, mes préjugés, comprendre nos différences pour pouvoir nous apporter mutuellement. Nous étions deux français dans le camp.
J’ai vécu une aventure humaine qui dépasse notre entendement d’occidentaux : Ayant été sous dictature depuis 1962 (à part les 5 années avec Aung San Suu Kyi, un début de démocratie), ce peuple est d’une résilience extrême ! Ils ne se posent pas en victimes, sinon ils s’écrouleraient.
Ceux que j’ai côtoyés ont dû fuir leurs familles, leur pays, en passant par des étapes extrêmement douloureuses et me disaient qu’ils n’ont pas d’autres choix que d’être courageux pour continuer à avancer. Abel en master de musique, Khine, en 5e année de médecine ont refusé de se laisser instrumentaliser par la doctrine militaire, Julia, Rose, Mathias, Jet Ke Lin, Shishi…..
Selon leurs propres mots, ces 5 années avec Hang San Suu Kyi leur ont permis d’entrevoir le début d’une démocratie, de liberté : ce ne sont que 5 ans, mais elles sont essentielles à toute cette jeunesse qui sait pourquoi elle fuit : Ils veulent éduquer, transmettre.
De cet épisode négatif et traumatique, ils le renversent en une force positive et constructive pour leur avenir et tous vivent et tiennent debout pour ce jour où ils rentreront dans leur pays.
Ce fut 3 mois intenses, je repartirai les voir, c’est sûr… d’autant plus, qu’être sénior dans leur culture est un plus : nous sommes valorisés, respectés. Je ne me suis jamais aussi bien sentie dans ma peau avec mes rides et mes cheveux blancs !!
Le témoignage de Mireille t’a donné envie de faire un Service Civique en tant que volontaire à l’international ?
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