• Présente toi et ton parcours avant la mission ?

Coucou, je m’appelle Alexandra et j’ai 24 ans. Après avoir passé le bac, j’ai fait une licence STAPS pour pouvoir me consacrer entièrement à ma pratique sportive de haut-niveau. Suite à ça, je suis partie sur un cycle d’ingénieur duquel j’ai démissionné pour partir en service civique. 

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Alexandra avec les enfants en «renforcement» d’UPAVIM
  • Où es-tu partie ?

Je suis partie au Guatemala, un pays dont je ne connaissais que le nom et la situation géographique (Trop sous coté d’ailleurs).

  • Présente la structure d’accueil de ta mission ?

UPAVIM c’est à l’origine une structure destinée à l’empowering des femmes, pour qu’elles puissent travailler et avoir les ressources suffisantes pour subvenir aux besoins de leur famille tout en restant à l’écart de la violence. Ça a énormément évolué, aujourd’hui il y a plusieurs secteurs dans cette même asso. Il y a une aire d’artisanat où les femmes créent des produits destinés à la vente et au Fare Trade, une boulangerie, un centre de santé, une nurserie et garderie Montessori, une école, une bibliothèque et un centre de tutorat qui accueille les enfants des écoles publiques du quartier.

2023 Guatemala Rencontre des filles LWH et UPAVIM
  • Quelles ont été tes premières impressions ?

Je suis Franco-Colombienne et j’ai eu la chance d’y aller déjà 2 fois. En arrivant au Guatemala, j’ai ressenti comme une vague de chaleur, comme si je retournais chez ma famille en Colombie. Et ce n’était pas si éloigné de la réalité, puisqu’à UPAVIM, j’y ai trouvé une famille.

Ce dont j’ai vraiment été étonné, c’est l’engouement à l’échelle nationale autour les fêtes telle que El dia del cariño, de la madre, del niño, de la independencia… Les journées sont banalisées et parfois les festivités sont préparées des semaines en avance !!

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Les enfants portant le drapeau de UPAVIM
2023 Guatemala UPAVIM Shaan 21
  • Quelles ont été les petites choses culturelles qui t’ont étonnées ?

Venant d’une famille en partie colombienne, je connais un peu la culture latine. Par contre une chose qu’on a pu me faire remarquer en France et que j’ai compris en vivant au Guate, c’est le fait de manger avec les doigts haha.
En France par exemple on a l’habitude de ramener la nourriture sur la fourchette à coups de pain ou de couteau. Ici on peut utiliser les doigts c’est tout à fait normal. Et d’ailleurs je cite « C’est meilleur avec les doigts » !!!

  • Quelles étaient tes missions ?

Ma mission de départ c’était d’aider Reyna en tutorat. 

Le matin on reçoit des enfants entre 4 et 6 ans, qui n’ont soit pas eu de place en « maternelle » soit dont les parents n’ont pas l’argent pour les y inscrire. Globalement c’est beaucoup de travail manuel, on apprend petit à petit les chiffres, les lettres… Parfois on prévoit des activités telles que du sport, de la méditation, du temps de jeu et des films !

L’après-midi, on reçoit les enfants de primaires des autres écoles alentour, ceux qui ont plus de difficultés, pour les aider à les surmonter et prendre goût à l’école. Eux aussi ont leur temps de jeu et d’activité, parce que c’est important pour le moral de s’amuser aussi ! 

Mais comme je l’ai expliqué, la structure a des secteurs variés ! j’ai pu aller aider à donner des cours d’anglais aux enfants, aider en artisanat pour le packaging et les envois de gros cartons. 

2023 Guatemala UPAVIM Volcan avec Agathe
  • Quelles ont été les difficultés rencontrées et comment les as-tu surmontées ?

Hmmm, une difficulté est de se sentir légitime dans un secteur dont tu n’as pas d’expérience. Pour moi travailler avec les enfants c’était nouveau, et je n’avais pas forcément d’idées pour des activités ludiques. Je suis plutôt très scolaire scolaire quoi.

Mais je dirais que la grosse difficulté était émotionnelle… ON VIT UPAVIM. C’est des hauts, des bas. Comme partout tu me diras, mais ici tout est x1000 ! Je suis pourtant quelqu’un qui accepte ses émotions, mais c’est vrai que là… C’est intense !! Prendre des week-ends à l’extérieur ou des petites vacances, ça m’a vraiment permis de revenir plus forte et avec de nouvelles idées !

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Petites grimaces dans le bus en allant en sortie scolaire
  • Quel est ton meilleur souvenir ?

Fiouuuu il y en a pleins. Tous les moments de partage avec la communauté… Mais si je devais en dire un seul : quand Geovany a commencé à lire. C’est un des premiers à qui j’ai donné cours de tutorat et on a fait toute l’année ensemble ! Il est arrivé il connaissait à peine les voyelles et les chiffres alors que dans sa classe ils savent déjà lire et faire des sommes. Processus long et rébarbatif, mais il n’a jamais baissé les bras même s’il n’aime pas l’école. Le jour où on a lu son premier livre… Mama, il était tellement content et fier de lui c’était magique ! J’étais si fière aussi, on avait les larmes aux yeux tous les deux. Depuis ce moment-là, il ne voulait que lire !!

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Activités à l’école d’UPAVIM avec le groupe 4-6 ans
2023 Guatemala UPAVIM concours deloquence 1
  • Raconte-nous un projet pour lequel tu es fière ?

Je suis trop fière de ce que mes copines volontaires et moi avons pu mettre en place. Classes de débats sur des sujets de société pour les enfants de l’école, animées par Yasmine, séance de sport-santé pour les femmes de l’association, animées par moi-même puis Tiphaine, et enfin ouverture d’activités de vacances scolaires ludique et fun pour les enfants du quartier, mis en place par Shaan et Tiphaine ! On s’est toutes démenées pour trouver les fonds nécessaires à la réalisation de ces projets et les publics touchés ont tous été ravis !

  • D’un point de vue global, que retiens-tu de cette expérience ?

C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire, participer à une mission humanitaire. Et enfin le vivre c’est incroyable. Mais avant, je n’avais pas vraiment d’avis critique à ce sujet. Maintenant… Je suis trop fière d’avoir rencontré ces merveilleuses personnes qui se battent sans cesse pour permettre une meilleure vie à leur famille et à leur communauté, mais je me rends compte que parfois notre aide n’est que trop ponctuelle, que d’un point de vue émotionnel on n’apporte peut-être pas que du bon puisqu’un jour on part. Disons que maintenant, je me dis que la vraie problématique c’est mettre en place des choses qui sont soutenables dans le temps pour les communautés, même si on n’est plus là pour les aider.

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Alexandra et les enfants d’UPAVIM
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  • Qu’est-ce que cette expérience t’as apporté ? 

J’ai développé mon esprit critique. Ça m’a un peu ouvert les yeux et sorti de mon monde des bisounours… Cependant ça ne m’empêche pas de garder ma bonne humeur et mon positivisme, c’est peut-être même encore mieux comme ça.

  • Quels sont tes projets après ton Service Civique ?

Je continue de réaliser mes rêves : la suite c’est le Pérou ! J’ai la chance de pouvoir voyager encore 4 mois avant d’aller retrouver ma famille en Colombie puis retourner en France. Après cette grosse année, j’aimerais reprendre mes études en kinésithérapie et trouver un rythme me permettant de trouver ma voie au niveau associatif. J’aimerais continuer à aider UPAVIM, mais je dois encore travailler là-dessus avec la fondatrice pour trouver comment le faire. 

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Sortie dans la nature Guatémaltèque

Le témoignage d’Alexandra t’a motivé.e à effectuer 
un Service Civique à l’international avec AIME ?

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