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Salut, moi c’est Domitille, j’ai 29 ans et je suis partie en mission au Honduras avec l’association Honduras Child Alliance pendant 5 mois en tant que simple bénévole au vu de mon âge avancé ????

Si je dois résumer en quelques mots, ça a été pour moi une expérience synonyme de renaissance.

Mais revenons quelques mois en arrière. J’étais employée dans une entreprise depuis plusieurs années, avec beaucoup de stress et de travail acharné sur les derniers mois. Alors, lorsque mon contrat s’est terminé, j’ai décidé que c’était le moment de partir et de faire un pause. Ma première idée était de partir avec mon sac à dos, seule, en Amérique Latine.

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Domitille et les enfants de HCA

Pourtant, plus les jours avançaient, plus le désir de me mettre aux services des autres et d’une communauté grandissait. Il faut aussi dire que ça faisait plusieurs années que j’avais l’envie de m’engager dans une mission de bénévolat internationale. Mon choix s’est rapidement porté sur HCA pour plusieurs raisons. La première, je voulais partir en Amérique Latine, continent dans lequel je n’avais encore jamais mis les pieds et qui m’intriguait. La deuxième, soyons honnête, était qu’ils autorisent des départs hors service civique mais aussi, demandent un faible niveau d’espagnol, ce qui était mon cas. Enfin, j’aime les enfants et j’aime transmettre, c’était donc une évidence pour moi de participer à un projet éducatif. C’est dans ce genre de projet que je sentais que je pouvais réellement
apporter quelque chose.

Après une discussion très agréable avec notre chère Agathe, responsable Amérique Latine d’AIME et une confirmation de l’association locale au moment de Noël (plutôt un beau cadeau :D), me voilà, quelques semaines plus tard, partie pour le Honduras, non sans appréhension je dois le dire. Je ne savais pas encore, à ce moment-là, que j’allais vivre une expérience unique au monde, qui m’a permis de me retrouver.

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Domitille et les enfants de HCA

L’arrivée à El Porvenir n’est pas si facile les 2 premières semaines. Je prends un petit coup au moral en termes de confort, et on ne va pas se cacher, un léger choc culturel 😛 Je me dis « mais Domi, tu as 28 ans, qu’est-ce que t’es en train de faire à l’autre bout du monde alors que tu avais ta routine à Paris ?». Mais, au fur et à mesure que les jours passent, cette pensée sort de ma tête. Je suis fascinée par la beauté du village, par son côté sauvage (oui, les chiens, les vaches, les chevaux…se baladent dans les rues en liberté), l’accueil des locaux, de la communauté et, juste la SIMPLICITÉ. Je retrouve très rapidement une bouffée d’air frais, loin de ma vie à 100 à l’heure en France.

Je commence rapidement les classes avec les enfants et les « stagiaires » honduriens. Je suis stressée par mon espagnol qui est proche du niveau zéro. Je dois écrire la totalité de mon cours sur mon carnet. Ça ressemble à peu près à ça : « Hola, hoy vamos a hacer una actividad de arte. Necesitamos un papel, tijeras, lapizes etc. ». Forcément, je prends plus de temps que d’autres volontaires à préparer une classe mais c’est aussi une période que j’apprécie parce que les enfants m’adoptent très vite et je développe avec eux une relation vraiment spéciale, faites de signaux, de regards intenses et de quelques mots bafoués.

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En d’autres termes, on rentre dans une communication non-verbale et ce que je prends pour une faiblesse me fait découvrir des relations un peu différentes de celles que je connais. Finalement, les semaines passent et je suis de plus en plus à l’aise avec la langue. Mon carnet n’est plus fait de grands discours écrits mais plutôt de bullet points avec des mots clefs.

Que dire des enfants ? Ils sont impressionnants. Ils sont très curieux et ont envie d’apprendre (bon pas tout le temps, ça reste des enfants). Ils sont très sociables et n’ont pas vraiment de barrière adulte-enfant comme on peut la connaitre en France. Par exemple, ils sont très tactiles. A chaque fois qu’on se croise en classe ou dans le village, ils courent vers nous et nous font des câlins. On reçoit énormément d’amour de leur part. Ils font aussi, de manière implicite, le lien entre les adultes de la communauté et nous. On se sent plus accepté car on travaille avec et pour leurs enfants. C’est eux qui nous mettent le plus à l’aise et le plus en confiance. Ils ont l’air de petits anges comme ça (en vrai, ils le sont) mais attention, ça reste des enfants et dans les classes, il faut vraiment penser à rendre les
cours ludiques pour qu’ils ne décrochent pas. Heureusement, Dania nous aide énormément sur ce point-là.


Plus concrètement, la semaine est assez occupée avec 2 cours par jour avec les enfants + deux cours d’anglais par semaine pour les adultes ainsi que quelques réunions en parallèle. On participe aussi à la promotion de l’association sur les réseaux sociaux et au sein du village. Et, régulièrement, on redevient des petits pâtissiers car on prépare les « healthy » snacks pour les enfants, qu’ils dégustent (pas tout le temps :P) pendant les classes. C’est aussi vraiment chouette d’évoluer avec les « stagiaires » honduriens. On apprend à gérer les différences culturelles et on comprend plus de choses sur le pays. Vous l’aurez compris, on n’a pas le temps de s’ennuyer et encore moins quand on a un super monde. J’ai construit des belles amitiés et, ensemble, on a découvert un peu plus le Honduras et sa culture. C’est un pays magnifique, qui ne mérite pas sa réputation. Les paysages sont superbes et divers et la nourriture est vraiment unique. Vous ne la retrouverez pas dans d’autres pays d’Amérique Latine alors profitez à fond des pastellitos et baleadas 😛

C’est une vie vraiment tranquille et simple, sans artifices. On s’habitue à ne plus mettre de maquillage ainsi qu’aux coupures d’eau et d’électricité à répétition dans la maison. C’est bizarre au début mais finalement c’est le quotidien de beaucoup plus de gens qu’on ne pense et ça devient le nôtre.

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Domitille et les enfants de HCA

Cette expérience m’a vraiment fait prendre conscience de 3 choses :

  1. Le bonheur n’est pas dans le matériel. Je le savais mais je l’ai vraiment expérimenté. J’ai été plus heureuse au Honduras que je l’ai été cette dernière année en France.
  2. Les gens qui vivent dans des « pays en développement », qui sont plus pauvres que nous ne sont pas forcément à la recherche de quelque chose que ce que NOUS pensons être mieux. Ils peuvent être très heureux avec leur mode de vie et n’ont pas forcément besoin d’aide.
  3. Le monde est fait de multiples réalités. Il peut être 16h à Marseille et tu te promènes sur le Vieux Port. Au même moment, il est aussi 9h du matin au Honduras et tu vas à enseigner à l’école mais il est aussi minuit en Chine et tu te prépares à t’endormir. Ta réalité n’est pas celle des autres.

Si tu as peur de te lancer, dis-toi que c’est normal mais je t’assure que tu y trouveras ce pourquoi tu es parti. Pour ma part, j’ai retrouvé la confiance que j’avais perdu ces dernières années. Je reviens en France plus forte et en me disant que je peux faire et accomplir TOUT ce dont j’AI ENVIE. Cette expérience, c’est ma renaissance.

Aujourd’hui, je suis à la recherche d’un travail qui fait du sens à mes yeux en association ou en ONG et je suis prête à être heureuse dans ma vie professionnelle.

Tout simplement, merci HCA et AIME pour votre confiance.

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